Quelle est pour vous la langue la plus complexe que vous avez étudié ?
Selon une article de le Temps, la complexité des langues dépend de la grammaire et de la prononciation :
Quarante cas en «bezhta»
On parlait des déclinaisons latines. Du nominatif à l’ablatif, la langue de Virgile, rappelons-le, connaît six cas – et c’est déjà bien assez. Mais parlez-vous bezhta? Si vous avez un oncle du côté de Makhatchkala, c’est possible. Dans le cas contraire, bonne chance pour vous y mettre, cet idiome de la famille des langues nakho-daghestaniennes alignant rien moins qu’une quarantaine de cas – en gros, le système casuel du bezhta correspond à celui des prépositions («sur», «avec», etc.) en français.
Si l’exercice vous rebute, vous pourrez toujours vous rabattre sur le komi, parlé dans le Grand Nord russe: il ne compte que 24 cas. Et si vous aimez affronter les verbes, mettez-vous au basque: comme cette langue pré-indo-européenne répercute les marqueurs de la conjugaison dans toute la phrase (du sujet aux compléments), elle accouche de centaines de formes verbales différentes. Enfin, si vous appréciez les mots à rallonge, tentez les langues inuites: elles ont en effet la particularité de créer des substantifs par accrétion pour faire office de phrase. Exemple: «Tuktusiuqatiqarumalauqpuq.» Qui veut dire: «Il désira avoir un compagnon de chasse au caribou.»
Mais apprendre une langue, ce n’est pas simplement maîtriser ses pièces et ce qui les lie (sa morphologie, diront les spécialistes). C’est aussi avoir la bouche et le larynx assez habiles pour en rendre correctement les sons – en français par exemple, «clown» ne se dit pas «kla-oun».
Une langue à clic
Or, là aussi, l’exotisme linguistique peut amener à une expérience des extrêmes. Prenons le ! xoon (non, ce n’est pas une faute de frappe, mais bien une langue à clic parlée au Botswana et en Namibie): avec ses 126 consonnes et ses 44 voyelles, il y a toutes les chances qu’il vous fasse mourir de soif en plein Kalahari. Au Mexique, plus précisément entre Veracruz et Oaxaca, les idiomes chinantèques posent encore un autre type de problème: ce sont des langues à tons (comme le mandarin, par exemple), mais elles en possèdent 14. Autant dire qu’il vous faudra l’aisance d’un canari pour
Vous êtes fatigués d’avance? Choisissez l’autre extrême et optez pour le pirahã, un langage amazonien (trois voyelles, pas plus). Ou alors pour le kabarde, que l’on parle entre autres en Karatchaïévo-Tcherkessie: il n’en possède que deux (certains linguistes disent même qu’il n’en a pas). Mais il fait mal aux dents.
Emprunté à LeTemps
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